Rénovation : les atouts de la conversion fioul / gaz
Passer du chauffage au fioul au profit du gaz permet de gagner une classe dans le nouveau DPE. Explications de Benoît Philippe du bureau d’étude nantais Cetrac.
« La sortie du fioul présente un caractère d’urgence »
Benoît Philippe, responsable du service fluides et énergie au sein du bureau d’études Cetrac a analysé au cours du dernier trimestre 2020 plusieurs scénarios de rénovation énergétique dans les très grandes copropriétés situées dans le Centre et l’Ouest de la France. « Le fioul est tellement carboné que la réduction de CO2 se révèle toujours très importante après un passage à une chaudière au gaz. Mais en tant que bureau d’études, je me dois de souligner qu’une bonne logique de rénovation globale impose de commencer par le bâti et ensuite d’agir sur les systèmes énergétiques, en non le contraire. J’ai bien conscience que la logique globale coûte plus cher sur le moment mais elle apparaît plus économique à moyen terme ».
Gagner une classe
Précisément, dans les cas de copropriétés aux moyens limités, « la rénovation d’une chaudière fioul par une chaudière gaz constitue une bonne étape vers la réduction des émissions de CO2 pour un même kilowattheure restitué », insiste Benoît Philippe. Pour preuve, le gain sur les consommations d’énergie entre le fioul et le gaz atteint 25% et jusqu’à 45% de réduction d’émission de gaz à effet de serre, à partir de nos études réalisées sur la base des données climatiques de la région nantaise ». Un résultat qui permet bien de gagner une classe d’étiquette énergie-carbone dans le nouveau DPE », précise-t-il.
Il existe autant de situations techniques que de bâtiments
Notons, par ailleurs, que les réseaux de distribution de l’énergie et les émetteurs de cette énergie étant conservés, les coûts techniques de cette conversion du fioul vers le gaz sont limités. « En réalité, il existe autant de situations techniques que de bâtiments mais nous savons qu’une sortie du fioul va permettre de gagner sur le rendement de la production et sur la capacité à mieux réguler, sans oublier un confort accru dans l’entretien du système énergétique », explique Benoît Philippe. « Si la copropriété ne fait que cela, c’est vraiment une solution très efficace ». Et une première étape pertinente pour s’engager dans une vraie démarche de rénovation globale de son bâtiment résidentiel…