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13.10.2020 - 09H46

Comment Procivis embarque tous les acteurs dans le BIM

Pour son programme Olympi à Chartres, le promoteur a mis en place un démonstrateur numérique et BIM accessible aussi bien aux architectes et aux bureaux d’études qu’aux artisans. Une démarche à laquelle s’est également associé GRDF.


Le 1er mars prochain, à proximité de la gare de Chartres, en surplomb de la cathédrale, démarreront les premiers coups de pelle du programme Olympi. Et c’est à la fin 2022 que sera livré un bâtiment collectif de 36 logements traité en lot séparés, dont la particularité sera de reposer sur un principe d’économie circulaire et une approche numérique et BIM de la conception à la signature des marchés en mobilisant en circuits court, les entreprises locales petites et moyennes du territoire. « Pour y parvenir, nous savions que si nous lancions un dossier de consultation des entreprises classiques, le résultat risquait d’être ni fiable, ni viable en raison du manque de synthèse entre les différents bureaux d’études, ni pertinent, ni cohérent. Nous nous sommes alors dit que tout cela pouvait sans doute se résoudre grâce à la mise en œuvre d’un processus BIM et la production d’un DCE numérique, dont une maquette numérique remise aux entreprises », indique Fabio Mastroianni, directeur délégué aux filiales et Promotion Immobilière de Procivis Eure-et-Loir, à l’origine de ce programme.

 

Un vaste appel d’offres BIM


Pour conduire le projet, le promoteur a fait appel à Christian Herreria, de Protea Conseil, spécialiste du BIM, pour qu’il occupe le rôle de chef de projet sur ce programme Olympi. Et c’est ainsi qu’est née l’idée de concevoir un démonstrateur numérique capable d’embarquer tous les prestataires du projet, à tous les niveaux, dans un vaste appel d’offres BIM. « Chaque acteur du projet, du maître d’œuvre au maître d’ouvrage aux bureaux d’études, en passant par la collectivité et tous les prestataires et artisans locaux, jusqu’à GRDF qui s’est investi dans l’expérimentation, vont avoir accès à la maquette de conception ainsi qu’à la maquette d’exécution », souligne Christian Herreria. Notons, au passage, que ce programme porté par ADN construction et l’USH fait partie de l’expérimentation nationale menée dans le cadre du Plan BIM 2022.

 

 

Aux maîtres d’ouvrages de s’engager !

Avant d’accéder à la maquette, les entreprises vont avoir prochainement accès un DCE numérique, développé en mode collaboratif selon un processus BIM. « Ce démonstrateur unique en son genre va permettre à chacun d’y trouver son intérêt : nous allons pouvoir qualifier les besoins, localiser les ouvrages, quantifier les matériaux et prestations et chiffrer chaque intervention », insiste Fabio Mastroianni. Il ajoute : « C’est au maître d’ouvrage de s’engager dans cette démarche BIM : si lui n’y va pas, personne ne va le faire ». Pour autant, il assure que ce démonstrateur BIM s’inscrit dans une maîtrise des coûts de construction identique à celle des autres constructions.

 

« Une visualisation en 3D du projet global »


« Nous allons véritablement accéder à une visualisation en 3D du projet global qui va éviter toutes les confusions souvent constatées avec les plans classiques en 2D », se réjouit Jeffrey de Oliveira Pereira, chargé d’affaires GRDF en Centre Val-de-Loire, qui s’est d’ores et déjà investi pleinement dans l’expérimentation autour d’Olympi. « Cette démarche va fluidifier le projet parce que tout sera renseigné et accessible dans la base de données. L’investissement actuel en temps passé à la conception va ainsi se retrouver lors de la construction, pour faciliter la validation des dossiers et la réception des ouvrages sur le site par GRDF ». Prenons un exemple concret parmi d’autres, avec le cas des conduites montantes : il y a souvent des incohérences entre les plans 2D et le passage réel sur le terrain. Avec la maquette numérique, leur place sera dûment localisée.

Au-delà des seules phases de conception et d’exécution, Jeffrey de Oliveira Pereira voit d’autres avantages à cette démarche BIM. « Je suis certain que les syndics de copropriété accueilleront d’un très bon œil le BIM pour gérer la maintenance des bâtiments, qui s’en trouvera simplifiée ». De là à penser qu’un jour prochain, les logements se vendront mieux s’ils ont bénéficié d’une telle démarche, il n’y a pas loin. Une chose est certaine, le mouvement est lancé. « De mon point de vue », reprend le directeur de Procivis, « la non-intégration dans le numérique et du BIM par les acteurs de la construction serait une erreur majeure. » Voilà la filière prévenue.

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