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08.09.2020 - 11H40

Cogénération gaz en autoconsommation collective : ce qu’il faut savoir

Depuis février 2017, les copropriétés ont la possibilité de consommer leur propre production d’électricité aussi bien dans les parties communes que dans les parties privatives. Un principe simple, vertueux et économique qui suppose toutefois de respecter quelques principes. Explications.

Contrairement à certaines idées reçues, la production d’électricité locale et l’autoconsommation ne se résument pas à la seule production photovoltaïque. Il existe en effet une autre solution pour produire simultanément de la chaleur – destinée au chauffage et à la production d’eau chaude sanitaire - et de l’électricité : la cogénération. Son principe est simple : un moteur alimenté au gaz relié à un alternateur produit de l’électricité. La chaleur est alors récupérée sur les fumées, le circuit de refroidissement et le circuit d’huile du moteur.

Les avantages de cette solution sont nombreux. Avant tout, l’investissement reste limité au module de cogénération évoqué ci-dessus. Le complément de la chaleur pourra être fourni par la ou les chaudières existantes.

Ensuite, c’est une solution aussi simple et rapide à installer qu’à raccorder. Enfin, elle permet de réduire le montant des charges dans la durée.

 

 

 

Attention, cependant, à ne pas se tromper sur les mots car l’autoconsommation peut se faire de deux manières différentes. D’un côté, l’autoconsommation individuelle (ou directe) où l’électricité produite localement alimente un seul point de consommation : dans le cas d’une copropriété, il s’agit alors des parties communes (éclairage des communs, VMC, ascenseur ou bien encore alimentation des auxiliaires présents en chaufferie). Et de l’autre côté, l’autoconsommation collective qui permet de répartir l’électricité produite entre plusieurs consommateurs proches physiquement : soit, dans une copropriété, la consommation des parties communes mais également celles des logements. Résultat, ce ne sont plus seulement les charges de la copropriété dans son ensemble qui s’en trouvent réduites mais également celles de chaque copropriétaire ou occupant !

 

Un intérêt grandissant pour l’autoconsommation collective


Cette possibilité, inscrite dans la loi relative à la Transition Énergétique et pour la croissance verte, dispose d’un cadre réglementaire depuis février 2017. Elle connaît d’ailleurs un vif engouement puisque, comme l’indique Rémi Bastien, co-fondateur et directeur commercial d’Enogrid, société fondée en décembre 2018 qui facilite le développement de l’autoconsommation collective sur les plans techniques et administratifs, « chez Enogrid, plus de 90% des demandes d’installation déposées en 2019 concernaient l’autoconsommation ».

 

Avec la fin annoncée des contrats de revente de l’électricité produite par cogénération, les montants toujours abordables des installations et les prix de plus en plus élevés de l’électricité, « l’autoconsommation collective prend tout son sens dans l’habitat collectif et devient vraiment rentable », insiste Rémi Bastien. Si l’énergie est effectivement beaucoup moins chère, elle n’est pas pour autant gratuite. « Même si l’électricité produite localement est consommée localement, il faut payer le même droit de péage du réseau existant pour un parcours de quelques mètres que pour plusieurs centaines de kilomètres », prévient le co-fondateur d’Enogrid, qui ajoute par ailleurs que le périmètre de l’autoconsommation collective est limité à un cercle de deux kilomètres de diamètre. Et donc qu’elle doit bien rester ultra locale… Les copropriétés qui optent pour l’autoconsommation collective doivent en outre savoir qu’elles n’auront aucun souci en matière d’approvisionnement d’électricité puisqu’elles conservent leur fournisseur d’électricité habituel pour les besoins complémentaires.

 

Un dispositif contractuel à construire

Reste à évoquer la phase contractuelle, qui est parfois la plus délicate. « La loi exige que le producteur et les consommateurs soient liés au sein d’une même entité juridique – la Personne Morale Organisatrice, ce qui peut supposer la création d’une structure comme une association, par exemple », explique Rémi Bastien. Cette entité a notamment pour rôle de définir les règles de répartition de la production locale. La copropriété peut donc choisir ses propres critères : par tantième, au prorata de la consommation de chacun, etc.

 

Lorsque les copropriétés comprennent des locataires, il convient évidemment d’intégrer ces derniers dans la Personne Morale Organisatrice. Avant de se lancer dans la création d’une quelconque structure, il est fortement conseillé de consulter des professionnels de ces sujets.

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