Parmi les nombreuses innovations du programme Pandora lancé par Alliade Habitat figure la production d’électricité grâce à des panneaux photovoltaïques, qui ouvre la voie à l’une des premières opérations d’autoconsommation collective en Rhône-Alpes. Explications.

Alliade Habitat aime l’innovation. Ce bailleur social, filiale d’Action Logement et premier opérateur d’immobilier abordable en région Auvergne Rhône Alpes, en fait la démonstration avec son programme « Pandora ». Dans cette opération de 13 logements, en cours de construction à Bron, une commune limitrophe de Lyon, l’originalité se niche à différents niveaux. Sur le plan de la conception, d’une part, puisque le bâtiment utilisera un système de construction modulaire en ossature bois avec des modules tridimensionnels entièrement équipés. Sur le plan de l’attention portée aux futurs locataires, ensuite.

Afin de réduire leurs charges, Alliade Habitat, en collaboration avec GRDF, a en effet ajouté aux chaudières à condensation au gaz naturel une centrale solaire sur le toit, d’une puissance de 17 kWc. « L’électricité ainsi produite va permettre de couvrir les besoins en énergie non seulement des parties communes mais également des logements », explique Benjamin Cinquin-Lapierre, ingénieur projet au sein du bureau d’études Albedo Energie, sollicité par Alliade Habitat sur cette opération. « En réalité, l’énergie solaire produite sur la toiture est techniquement injectée dans le réseau mais une partie est distribuée directement aux consommateurs proches, dans l’immeuble. Il s’agit d’une logique de circuit court, la seule condition étant que les habitants consomment cette énergie solaire au moment où elle est produite. » En d’autres termes, Alliade Habitat se prépare à mettre en place un système d’autoconsommation collective de l’énergie. A noter que cette opération sera l’une des premières de ce type en Rhône-Alpes, son cadre légal ayant déjà été adopté dans le droit français en 2017 et élargi à l’automne 2019.

De 25% à 50% des consommations d’électricité couvertes

Pour l’heure, la clé de répartition entre les logements n’a pas encore été définie. Mais il semble acquis que le bailleur social offre, in fine, l’électricité d’origine photovoltaïque à ses locataires. Une bonne façon de créer un collectif au sein de l’immeuble. C’est d’ailleurs là qu’intervient la troisième innovation de ce programme. « Au-delà de l’acte de construire, nous avons sollicité les services d’une sociologue qui va accompagner pendant deux ans nos habitants responsables - un terme que nous préférons à celui de locataire -, pour les aider à prendre conscience de leur façon de consommer, d’utiliser l’énergie et, peut-être, d’arriver à leur expliquer les bonnes pratiques », indique Séverine Pouilley-Ritter, Responsable de programmes pour Alliade Habitat. « Nous n’allons bien entendu rien imposer. Chacun reste très libre vis-à-vis de cette démarche sociétale. Si certains ne veulent pas bénéficier de l’autoconsommation collective, c’est également possible ».

Si, d’aventure, l’énergie solaire n’était pas intégralement consommée dans le bâtiment, le surplus serait vendu au prix du marché. Mais avant d’en arriver là, il convient de souligner la réelle économie que représente cette autoconsommation collective pour les « habitants responsables » : selon les estimations du bureau d’études cité plus haut, l’électricité photovoltaïque pourrait couvrir entre 25% et 50% des consommations totales d’électricité de chaque logement, ce qui ferait diminuer les factures des résidents de 10% à 20%. Un pourcentage substantiel qui donne, si besoin, encore plus de pertinence à ce projet résolument innovant…