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27.01.2020 - 09H57

Programme Pandora à Bron : innovations et démarche RSE pour un label E3C1

Alliade Habitat vient de lancer le chantier d’un programme de 13 logements qui ajoute à plusieurs nouveautés sur le plan constructif un accompagnement des futurs occupants. Une approche originale à plus d’un titre qui s’insère dans le contexte de l’expérimentation E+C-. Explications.


Un concentré de premières fois. C’est ainsi que se présente le programme Pandora, dont le chantier a démarré le 10 décembre dernier à Bron, cette commune située à la limite est de Lyon. Comme l’explique en effet Séverine Pouilley-Ritter, Responsable de programmes pour Alliade Habitat , filiale d’Action Logement et premier opérateur d’immobilier abordable en région Auvergne Rhône Alpes, à l’origine de ce programme de 13 logements : « cette opération comprend en effet plusieurs innovations dans les logements sociaux : avant tout, c’est la première fois que nous utilisons un système de construction modulaire en ossature bois pour des logements qui seront principalement des T3 et des T4, avec des modules tridimensionnels entièrement équipés. Ces modules seront conçus à moins de 50 kilomètres du site et nécessiteront moins de déplacements des différents corps de métier, ce qui aura un impact positif sur l’environnement. Et en plus, nous devrions gagner cinq mois de travaux, ce qui nous permettra de livrer les logements d’ici seulement dix mois ». Là ne s’arrête pas les originalités de Pandora. « Sur le plan énergétique, nous avons mis en place un système mixte, avec une chaudière individuelle à gaz couplée à des panneaux photovoltaïques pour de l’auto-consommation collective, ce qui signifie qu’elle sera répartie parmi tous les occupants pour une diminution des charges », souligne la responsable de programmes.

 

Des prestataires trop peu nombreux

Autant d’innovations vertueuses destinaient naturellement ce programme, dont l’appel à projet émane de l’USH et de la Caisse des Dépôts et Consignations, à s’inscrire dans l’expérimentation E+C-. « Nous visons ce label et savons que nous l’aurons : selon les calculs de notre bureau d’études, Albedo Energie, nous allons atteindre le niveau E3C1 », annonce Séverine Pouilley-Ritter. Soulignons tout de même que la proposition modulaire en bois, particulièrement vertueuse par rapport au béton par exemple, avait été retenue avant la décision de faire labelliser l’opération. Ce qui n’empêche que le projet a fait l’objet de quelques adaptations pour atteindre de tels niveaux, sur la performance d’isolation d’abord, en termes de dimensionnement de la centrale solaire ensuite. Voilà qui explique le niveau E3 attendu. Ensuite, la sélection des matériaux, en particulier le bois, a permis d’atteindre, côté carbone, le niveau C1. Ceci étant posé, une ultime question se pose : quel est le coût de toutes ces nouveautés ? Sur ce point, le bailleur social livrera peu de détails. « Oui, tout cela est un peu plus onéreux qu’une opération classique », avoue simplement Séverine Pouilley-Ritter. « Mais c’est surtout parce que nous cumulons les expériences et que les prestataires sont finalement peu nombreux… »

 

Une sociologue pendant deux ans auprès des occupants

Reste une dernière innovation, qui fait de « Pandora » un programme vraiment exemplaire : elle repose sur la volonté d’Alliade Habitat d’inscrire cette opération dans une démarche RSE digne de ce nom. « Au-delà de l’acte de construire, nous avons sollicité les services d’une sociologue qui va accompagner pendant deux ans nos occupants responsables - un terme que nous préférons à celui de locataire -, pour les aider à prendre conscience de leur façon de consommer, d’utiliser l’énergie et, peut-être, d’arriver à leur expliquer les bonnes pratiques », indique Séverine Pouilley-Ritter. « Nous n’allons bien entendu rien imposer. Chacun reste très libre vis-à-vis de cette démarche sociétale. Si certains ne veulent pas bénéficier de l’auto-consommation collective, c’est également possible ». Pour l’heure, il n’est bien sûr pas question de parler de retour d’expérience sur ce programme ambitieux. Quelques principes importants apparaissent cependant d’ores et déjà. « A l’évidence, il est indispensable d’être accompagné par la maîtrise d’ouvrage et un bureau d’études pour atteindre les niveaux attendus dans l’expérimentation E+C- », note la responsable de programmes, qui y voit, en tout état de cause, un « mouvement global d’évolution réglementaire bénéfique pour l’environnement ».

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