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27.01.2020 - 10H50

Un niveau intermédiaire entre C1 et C2 s’impose

Le bailleur social Sia Habitat lance ces jours-ci la construction d’un programme de 47 logements à Marquette-lez-Lille qu’il prévoit de labelliser à terme E3C1. Très favorable à cette expérimentation, il constate que l’atteinte du niveau carbone C2 semble très exigeante.


« Initialement, nous avions imaginé réaliser l’opération en RT2012 -20%, mais nous nous sommes finalement engagés dans le label E+C- et avons réussi à atteindre le niveau de performance attendu sans trop de difficulté, notamment sur la partie Energie », raconte Yacine Baha, responsable d’opérations au sein de SIA, bailleur social dans le Nord et le Pas-de-Calais. Résultat, ce programme de 47 logements, répartis sur deux bâtiments en R+3 avec l’un de 22 logements et l’autre de 25, dont la construction vient de démarrer à Marquette-lez-Lille, à 4 kilomètres au nord de Lille, compte bien obtenir le label E3C1 après sa livraison, prévue pour fin 2021.

 

Sur le plan énergétique, la combinaison de deux chaudières à condensation collectives au gaz et de 350 m2 de panneaux photovoltaïques au total sur les deux immeubles permettent en effet d’atteindre aisément le niveau maximal E3. « Nous avons opté pour de l’auto-consommation qui alimentera les VMC et les éclairages dans les parties communes, ce qui réduira les charges, et nous réfléchissons à revendre le surplus d’énergie », souligne le responsable d’opérations.

 

Un grand décalage avec la précédente norme

Côté carbone, le sujet se révèle plus délicat. « Avant tout, il faut ajouter le bilan ACV (pour Analyse du Cycle de Vie), et si le C1 est somme toute très accessible, le C2 serait en revanche plus difficile à atteindre », constate Yacine Baha. Selon le thermicien consulté, nombre de fiches FDES n’étaient d’abord pas à jour, ou leurs valeurs fluctuaient d’un fournisseur à l’autre. En outre, ce niveau impose la présence de bois ou de matériaux « bio » encore peu utilisés. « Cette expérimentation va dans le bon sens mais ne faut-il pas se réinterroger sur le niveau d’exigence C2 en matière de carbone ? Quant à la partie énergie renouvelable, ne devrait-elle pas venir en complément de la performance du bâti ? », s’interroge Yacine Baha. Et d’ajouter : « Entre la RT 2005 BBC et la RT 2012, il n’y avait finalement pas de grandes différences au niveau énergie, mais avec l’expérimentation E+C-, on constate un grand décalage avec la précédente norme, surtout parce que l’on introduit cette notion de bilan carbone ». Ceci mis à part, le bailleur social se dit globalement rassuré par l’expérience que constitue cette opération à Marquette-lez-Lille. « Une chose est sûre, conclut son responsable de programmes, nous ne construirons pas moins. »

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