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02.12.2019 - 10H29

Le bureau d’Etudes Scoping se prépare à la RE 2020

Portrait Solene Duprat

Nouvelles façons de travailler avec toutes les parties concernées, nouvelles compétences, nouvelle réflexion sur l’urbanisme également… L’actuelle phase de test E+C- constitue une excellente manière de se préparer à la future réglementation RE 2020, estime le bureau d’études Scoping. Rencontre.

 

« Cette expérimentation E+C- permet de nous constituer une courbe d’expérience qui évitera de vivre une phase de flottement et de réaliser des premières études réglementaires médiocres lorsque la réglementation sera entrée en vigueur ». Pour Solène Duprat, responsable de l’activité thermique énergétique au sein du bureau d’études Scoping, l’initiative est donc éminemment positive. « Même pour les bureaux d’études, la différence des compétences se révèle parfois importante, certains étant un peu courts sur les bilans carbone quand d’autres ne sont pas au fait des études thermiques : désormais, nous devons mettre ensemble des compétences différentes. J’encourage d’ailleurs tous les bureaux d’études à se saisir dès maintenant de projets E+C- pour acquérir une base solide d’expériences et guider les architectes plus vite dans les projets, avec des préconisations techniques et environnementales précises ».

 

Les architectes appelés à se réformer

Voilà pour la première vertu de cette expérimentation qui, rappelons-le, doit permettre de définir la future réglementation environnementale du bâtiment, mieux connue sous le nom de RE 2020. Mais là ne réside pas le seul intérêt de cette phase de test, estime ce bureau d’études.

En effet, l’autre enseignement concerne précisément les architectes. Voilà des années qu’il leur est recommandé de travailler en étroite collaboration avec les bureaux d’études : désormais, la recommandation est devenue une obligation, considère Solène Duprat. « Nous devons impérativement travailler ensemble, encore plus tôt que pour la RT 2012, dès l’esquisse, parce que les calculs sont désormais exigés dans la phase amont. Bref, le projet doit être vu dans sa globalité dès le début. Et l’architecte n’est plus l’unique décideur ». En réalité, au vu des attentes actuelles des maîtres d’ouvrages, si cette concertation entre tous les acteurs d’un projet n’a pas lieu, le bureau d’études devra pallier cela par des solutions tant techniques que programmatiques, voire architecturales, certainement plus onéreuses.

 

Ouvrir une nouvelle réflexion sur l’urbanisme ?

S’agissant de prix, précisément, la responsable du service thermique a fait l’expérience, pour un bâtiment classé E4C2, d’un surcoût d’au moins 40% par rapport à la réglementation RT 2012. « Mais dans environ trente ans, il coûtera moins cher à l’exploitation, comme ce fut le cas pour les bureaux labellisés HQE à l’époque », rappelle Solène Duprat. Ceci étant posé, rien n’indique que la future réglementation RE2020 repose sur les niveaux fixés pour l’expérimentation actuelle. Tout reste ouvert. « D’ici quelques mois, les règles du jeu ne seront pas forcément identiques : les objectifs chiffrés peuvent être revus et les limites de la méthode encore évoluer », reprend notre interlocutrice.
Au-delà de ces incertitudes, Solène Duprat entrevoit dans cette démarche des opportunités exceptionnelles. « C’est le moment idéal pour réfléchir à ce que l’on est en train de construire. Peut-être faut-il penser à une autre manière de penser la ville, s’engager dans une nouvelle réflexion sur l’urbanisme, au-delà de la seule parcelle… » A n’en pas douter, les prochains mois vont être passionnants.

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