L’essor du gaz vert rendra des services majeurs à notre pays

Ingénieur, doublement diplômé de l’institut polytechnique de Grenoble et député de l’Isère de 2017 à 2022, Jean-Charles Colas-Roy a été récemment nommé Vice-Président de l’association Coénove en janvier dernier. Il nous explique comment et pourquoi le gaz vert va trouver sa place.

Pouvez-vous préciser les principales missions de l’association Coénove ?

Jean-Charles Colas-Roy : Coénove est une association, créée en 2014, qui fédère des industriels, des acteurs énergétiques et des organisations professionnelles investis dans l’efficacité énergétique et le gaz dans le secteur du bâtiment. Au nom de nos membres, nous défendons une feuille de route de décarbonation du secteur du bâtiment qui passe par la complémentarité des vecteurs énergétiques et l'usage du gaz, de plus en plus renouvelable.

L’association Coénove a lancé en septembre dernier la « mention gaz vert ». Pouvez-vous nous préciser les objectifs de cette mention ?

Jean-Charles Colas-Roy : L’opération « mention gaz vert » a pour objectif principal d’informer les utilisateurs de gaz de la compatibilité de leurs chaudières avec le gaz vert, énergie d’avenir, renouvelable et produite en France. Nous sensibilisons les intermédiaires de confiance que sont les promoteurs immobiliers, les bailleurs sociaux, les installateurs et les sociétés de maintenance en les intégrant dans une démarche « acteur engagé gaz vert » dans l’objectif d’informer les clients finaux sur la compatibilité de leurs installations avec le gaz vert. Les fabricants peuvent aussi s’emparer de la « mention gaz vert » en communiquant grâce à des flyers, des étiquettes à apposer sur les chaudières et un QR code renvoyant vers un site regroupant l’ensemble des informations utiles pour les clients : choisirlegazvert.fr

Où en est son déploiement auprès des professionnels, et particulièrement les organisations professionnels (USH, FPI, FFB…)?

Jean-Charles Colas-Roy. Nous sommes au début du déploiement de cette « mention gaz vert ». Toutes les organisations professionnelles ont été sensibilisées et l’ensemble des Professionnels du Gaz ont été informés. La démarche, initiée en 2022, va s’intensifier en 2023. L’objectif étant d’embarquer l’ensemble des acteurs de la filière du bâtiment et du chauffage.

À l’heure où la RE2020 favorise l’énergie électrique, comment le gaz vert peut-il trouver sa place ?

Jean-Charles Colas-Roy. Les gaz verts sont aujourd’hui majoritairement produits par les méthaniseurs qui utilisent des déchets principalement issus du secteur agricole.En parallèle, de nouveaux procédés se développent comme la pyrogazéification, à partir de déchets de bois ou solides, ou comme la gazéification hydrothermale, pour les déchets humides. En 2050, si on y ajoute la fabrication d’hydrogène décarboné, la production française de gaz verts pourrait atteindre 420 TWh, soit davantage que la consommation projetée de gaz, avec les réductions de consommation envisagées d’ici cette date. Le potentiel de production de gaz verts est donc fortement présent en France et cette tendance mérite d’être soutenue par les pouvoirs publics, en particulier dans le cadre de la prochaine PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) qui sera votée fin 2023, en inscrivant un objectif de 20% de biogaz en 2030.

Comment concilier une politique de transition énergétique nationale avec une production d’énergie verte par essence locale ?

Jean-Charles Colas-Roy. Il faut absolument valoriser les externalités positives des énergies renouvelables produites en France. L’utilisation des gaz verts dans les logements permettra de décarboner le secteur du bâtiment en valorisant une boucle locale de l’énergie et en favorisant une approche territoriale. L’acceptation et l’appropriation par nos concitoyens des installations de production d’énergie passent par l’assurance d’un usage local de cette même énergie.

Vos diplômes, votre société de conseil créée en 2004, votre parcours et vos fonctions à l’Assemblée nationale montrent votre engagement et votre expertise sur les sujets liés à l’efficacité énergétique : quels sont les leviers pour réduire notre consommation d’énergie de 40% d’ici 2050 et ainsi atteindre la neutralité carbone ?

La sobriété et la réduction des consommations sont bien sûr les principales clés d’entrée pour parvenir à la neutralité carbone de notre pays en 2050. Cet hiver, nous avons connu des baisses de consommations électrique et gazière. Il nous faut maintenant passer d’une sobriété conjoncturelle, et parfois subie, vers une sobriété structurelle et choisie. La SFEC (Stratégie Française Energie Climat) constitue une feuille de route de décarbonation, mais c’est aussi un impératif de sécurité d’approvisionnement du pays. L’essor du gaz renouvelable, par son caractère stockable, rendra des services majeurs à notre pays : indépendance énergétique, sécurité d’approvisionnement, emploi local, économie circulaire, compléments de revenus pour les agriculteurs… Soutenons massivement le développement des gaz verts et appuyons-nous sur la complémentarité des vecteurs énergétiques décarbonés !

Plus d’infos : Coénove

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