Energie bas carbone : comment réduire les gaz à effet de serre ?
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Le biométhane, une énergie locale et renouvelable, se développe en France pour vous permettre d’utiliser du gaz vert produisant moins d’émissions de gaz à effet de serre que le gaz naturel.
La filière biométhane prend de l’ampleur en France ! D’une seule unité de méthanisation injectant ce gaz vert dans le réseau de gaz naturel en 2011, nous sommes passés à 540 unités en mars 2023. L’une des raisons de cet essor : la bonne performance de la filière en termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais concrètement, comment chiffrer les gains réalisés ? Une étude de GRDF, copilotée avec l’ADEME, se penche sur la question en évaluant les bénéfices de ce biogaz.
Le biométhane, une énergie décarbonée
L’étude « EVALUATION DES IMPACTS GES DE LA PRODUCTION ET L’INJECTION DU BIOMETHANE DANS LE RESEAU DE GAZ NATUREL », réalisée par les cabinets Quantis et ENEA en 2017 évalue le contenu carbone du biométhane sur la base de la méthode normalisée d’analyse du cycle de vie.
Les résultats de l’étude montrent que le contenu carbone du biométhane produit en France et injecté dans les réseaux gaziers est en moyenne de 23,4 g CO2eq / kWh PCI seulement. Cette valeur traduit l’impact du biométhane sur le climat : elle intègre les émissions de gaz effet de serre liées à son cycle de vie, ainsi que les réductions d’émissions de gaz à effet de serre apportées par la méthanisation dans les secteurs agricoles et de traitement des déchets.
Le contenu carbone du biométhane est ainsi environ 10 fois inférieur à celui du gaz naturel, et comparable aux énergies renouvelables électriques et thermique. Ces conclusions confirment l’intérêt du développement de la filière française de méthanisation et d’injection au regard des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France.
Ainsi, la production et l’injection de 12 TWh de biométhane dans les réseaux gaziers à horizon 2023 représenterait à l’échelle française une réduction d’environ 2 ,2 millions de tonnes de CO2eq*.
*Réduction de GES calculée sur la base d’une substitution du gaz naturel par le biométhane, d’un facteur d’émission de 227g CO2eq / kWh PCI pour le gaz naturel (Source Base Carbone®) et d’un facteur d’émission de 23,4g CO2eq / kWh PCI pour le biométhane (Source Etude ENEA Quantis 2017).
En savoir plus sur les unités d'injection au biométhane
Vecteur clé de la transition énergétique, le biométhane se développe en France. Début mars 2023, 540 sites injectent en France (tous réseaux confondus).
L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) comme méthodologie
L’étude réalisée par ENEA et QUANTIS se base sur une approche normalisée d’Analyse du Cycle de Vie (ACV). Son principe ? Évaluer les impacts du développement de la filière biométhane sur le climat tout au long de son cycle de vie, c’est-à-dire de sa production à sa consommation, en passant par son injection dans le réseau de gaz naturel. Afin de garantir la qualité et l'indépendance de l'analyse, une revue critique a parallèlement été réalisée par trois experts : Roland Hischier de l’EMPA, expert de l’ACV, Amandine Foulet de l’IRSTEA, chercheuse spécialisée en ACV, et Christian Couturier de Solagro, expert des enjeux agricoles et de la méthanisation. Enfin, le groupe de travail « Injection du biométhane » du comité national Biogaz a été consulté au fur et à mesure de ces travaux afin de valider les hypothèses et les choix méthodologiques.
Télécharger la synthèse de l’étude
Le rapport du Comité Stratégique de Filière (CSF NSE) publié en avril 2021 expose un panorama des principales méthodes de comptabilisation des émissions de GES en France appliquées au biométhane. Les méthodes diffèrent principalement par leur objectif et cadre d’application, et en conséquence par leur prise en compte ou non des émissions évitées et par le périmètre d’étude retenu.
Le rapport met ainsi en évidence que quelle que soit l’approche retenue, les méthodes convergent sur le résultat : le biométhane présente un impact carbone comparable aux autres énergies renouvelables, et permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre par rapport au gaz naturel.
Ce rapport confirme ainsi l’intérêt de la méthanisation et de l’injection de biométhane pour contribuer aux objectifs de neutralité carbone de la France.
Télécharger la synthèse de l’étude
CSF NSE : Comité Stratégique de Filière Nouveaux Systèmes Energétiques. Ce comité s’est concrétisé par un Contrat de Filière entre l’Etat et la filière Industries des Nouveaux Systèmes Energétiques, pour une durée de 2 ans. Des engagements réciproques ont été pris entre l’Etat et différentes filières industrielles : biogaz, photovoltaïque, hydrogène, batterie,…
Vidéo La méthanisation : un cercle vertueux
Collaboration GRDF et Jamy Gourmaud