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21.03.2022 - 12H34

Crise russe et développement du biométhane : quelles perspectives pour la filière BioGNV ?


Alors que la mobilité gaz liée au GNV et au BioGNV connaît un développement continu en France pour le transport de marchandises et de voyageurs, quels peuvent être les impacts de la crise du gaz russe ? Et comment persévérer dans les efforts engagés par la filière pour la transition énergétique ?

Des approvisionnements en gaz principalement européens

Aujourd’hui, la quasi-totalité du gaz que nous consommons est importée. Mais contrairement à une idée largement répandue, le gaz consommé en France provient principalement d’Europe. La Norvège est notre principal fournisseur (36 %). Ajouté aux volumes importés des Pays Bas, ce sont 45 % de nos approvisionnements qui sont assurés par les producteurs européens. Fournisseur important, la Russie ne représente que 17 % du gaz consommé en France.

 

Graphique origines du gaz naturel importé en France

 

Ce n’est donc pas notre principale source, contrairement à l’Allemagne et à d’autres pays européens. La France a construit depuis des années un portefeuille diversifié. L’Algérie, le Nigéria, le Qatar et les États-Unis nous alimentent également, notamment sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) transporté par bateaux jusqu’aux quatre terminaux méthaniers présents sur les côtes françaises.

1000 projets de méthanisation en file d’attente

Face au « choc gazier » provoqué par la guerre en Ukraine, l’Union européenne et l’Agence internationale de l’énergie tout comme le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, s’accordent sur la nécessité d’accélérer le développement de la méthanisation. Ce procédé permet de produire un gaz 100 % renouvelable à partir de la fermentation de matières organiques agricoles et de déchets. Une fois purifié, le biométhane peut être injecté dans les réseaux de gaz et être utilisé pour le chauffage, les usages industriels ou comme carburant sous forme de BioGNV.

La filière du biométhane est en forte croissance en France. Le volume de gaz injecté dans les réseaux a doublé en 2021 par rapport à l’année précédente. À date, environ 1000 projets d’unités de méthanisation sont en file d’attente, ce qui représente un potentiel de 10 TWh/an de biométhane. Tandis que l’Ademe prévoit que 1400 installations d'injection produiront 30 TWh de biométhane injectés en 2030 (soit l'objectif national de 10% de gaz vert circulant dans les réseaux en 2030), GRDF se montre plus ambitieux :

Au vu de la dynamique engagée par la filière, GRDF estime le potentiel d’injection de gaz verts à 20% à l’horizon 2030.
 

Quelle place pour le bioGNV ?

Cette production accrue de biométhane sur le territoire représente une opportunité pour la mobilité durable. Dans une étude publiée mi 2021, l’association des agriculteurs-méthaniseurs révélait que la moitié des acteurs seraient intéressés par l’installation d’une station de BioGNV directement sur leur ferme. Pour leur propre usage et plus largement au bénéfice de la collectivité. Le maillage des stations délivrant du BioGNV devrait ainsi croitre très rapidement. On estime que d’ici trois ans, 500 stations à la ferme pourraient entrer en service. Piliers de l’économie circulaire, le biométhane et le BioGNV sont plus que jamais les alliés de la transition et de la souveraineté énergétiques.

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