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13.03.2020 - 15H38

Rénovation énergétique : réussir le remplacement des chaudières individuelles

Pour un copropriétaire, remplacer sa chaudière individuelle gaz par une chaudière à condensation permet de générer d’importantes économies. La mise en place récente de dispositifs financiers incitatifs offre une vraie opportunité pour engager ce type de travaux. Voici la marche à suivre.

Depuis le 26 septembre 2015, la Directive européenne Eco-Conception fixe entre autres des exigences de performance énergétique minimales pour permettre la commercialisation sur le marché des appareils de chauffage. « Avec un objectif clairement affiché, s’agissant des chaudières individuelles à gaz : éliminer progressivement les chaudières les moins performantes et ainsi réduire l’impact environnemental de ces dernières tout au long de leur cycle de vie », explique Mathieu Helbert, Responsable Efficacité Energétique au sein du Pôle Cegibat. Résultat, les chaudières à condensation se présentent désormais comme l’unique solution pour respecter les rendements de performances exigés (si l’on excepte la dérogation temporaire accordées aux chaudières B1, voir encadré).

 

Leurs atouts sont les suivants :

 

  • Des économies d’énergie substantiels, de 25 à 30 % par rapport à une chaudière ancienne selon l’ADEME.
  • Des émissions de polluants atmosphériques limitées.
  • Un confort thermique reconnu, que cela soit pour le chauffage ou la production d’eau chaude.
  • Un design discret et une réelle compacité, au regard des anciennes chaudières.

Toute médaille ayant son revers, elles présentent cependant une contrainte d’installation liée à leur conception et leur fonctionnement : la faible température des fumées qu’elles émettent présente un risque fort de condensation dans les conduits classiques, qu’ils soient maçonnés ou de type VMC gaz. A terme, les conduits pourraient être altérés. « Pour éviter ce risque, il est donc interdit d’installer une chaudière à condensation sur des conduits collectifs ainsi que sur des conduits individuels maçonnés si ceux-ci ne font pas l’objet une rénovation », souligne Mathieu Helbert.

 

Plus de 3 millions de chaudières à rénover

Aujourd’hui, on estime à plus de 3 millions le nombre de chaudières individuelles à rénover en logements collectifs.

 

  • 1,7 million d’entre elles sont raccordées à un conduit individuel, et ne nécessitent donc pas l’aval du conseil syndical pour être rénovées. Cette configuration offre la possibilité d’un remplacement de chaudière au cas par cas. En effet, ce type de conduit n’assure que l’évacuation des fumées de la chaudière raccordée. Sa rénovation est donc indépendante des installations des autres copropriétaires.
  • 1,5 million de chaudières sont quant à elles raccordées à un conduit collectif pour lesquelles une rénovation globale s’impose dès lors que l’on souhaiter y installer des appareils à condensation. En France, 5 configurations de conduit sont concernées et contraintes en cas de rénovation (conduit Alsace, conduit Shunt, conduit VMC-gaz, conduit d’Alvéoles technique gaz, conduit collectif pour chaudière étanche fonctionnant en tirage naturel).
    Il existe des solutions de rénovation adaptées à toutes les typologies de conduit collectif existant et permettant le passage à la condensation, excepté pour le cas de la VMC-gaz.

 

2 types d’installation existent alors pour passer à la condensation

  • Une solution au cas par cas : Elle consiste à déraccorder l’ancienne chaudière du conduit collectif et mettre en place une chaudière à condensation étanche dont l’évacuation des fumées s’effectue par une ventouse placée en façade ou en toiture (dans l’hypothèse où le logement se trouve au dernier étage). Attention, un accord préalable et systématique de la copropriété s’impose en raison de la modification générée sur le bâtiment. D’autre part, cette solution suppose que la pièce qui accueille la chaudière ventouse se trouve en périphérie du bâtiment.
  • Une solution de rénovation globale : elle vise à intervenir simultanément sur le conduit collectif en le rénovant ainsi que sur le remplacement de l’intégralité des chaudières raccordés à ce conduit. « En réalité, cette solution se révèle parfois complexe à mettre en œuvre puisqu’elle impose de trouver un consensus auprès de la majorité des copropriétaires », constate le responsable Efficacité Energétique au sein du Pôle Cegibat. « Des actions de communication et de sensibilisation de la part du syndic, accompagné par un bureau d’études, doivent être menées sur cette problématique afin d’expliquer le bien fondé et l’intérêt général de cette rénovation ».

Plusieurs aides à la clé

A moins de pouvoir poser une chaudière à condensation ventouse, les rénovations de chaudières individuelles raccordées à des conduits collectifs représentent un coût supplémentaire pour les copropriétaires. Toutefois, plusieurs aides ont été mises en place, parmi lesquelles la prime « Coup de pouce » ou le dispositif MaPrimeRénov’ lancé au 1er janvier 2020 (voir infographie) et accessible sur le site de l’ANAH, www.anah.fr (voir Point de vue). Après déduction de ces aides, le reste à charge pour chaque copropriétaire devient alors acceptable.

 

Exemple de la rénovation d’un conduit collectif de type Shunt

 

 

 

Quelques dispositifs d’aide à la rénovation des chaudières gaz et de leurs conduits