ACTUALITE | Rénovation et Construction

30.10.2019 - 10H29

4 minutes de lecture

Le point de vue de l’Agence Parisienne du Climat

L’Agence Parisienne du Climat (APC), chargée d’accélérer la transition énergétique dans la capitale, présentait un plan d’actions volontariste pour accélérer la rénovation des copropriétés et dire enfin « adieu au fioul ». Explications avec Anne Girault, sa directrice générale.

Pourquoi avez-vous lancé cette étude sur les copropriétés parisiennes utilisant du fioul ?

 

« La Ville de Paris, à travers son Plan Climat Air Energie et son Plan de Santé Environnementale, est très engagée pour sortir du fioul. Je rappelle que la Ville s’est notamment fixée pour objectifs de réduire la consommation d’énergie des logements d’un tiers et d’atteindre le zéro chauffage fioul d’ici 2030. Elle a en outre la conviction que les deux prochaines années sont décisives pour la maitrise de la température sur la planète et qu’il est largement temps d’accélérer. Cette convergence entre un intérêt global associant la santé, le climat, la pollution de l’air et la capacité de l’Agence Parisienne du Climat à récupérer les informations pour pouvoir cibler les copropriétés chauffées au fioul nous a permis de lancer notre étude dès septembre 2018 pour la présenter à la mi-mars ».

 

Quels en sont les principaux résultats ?

 

« Paris compte 43 640 copropriétés. Parmi celles-ci, nous en avons clairement identifié 1049 chauffées au fioul. Sachant que certaines ne sont pas inscrites au registre national des copropriétés – auquel nous avons accès - ou sur notre dispositif d’accompagnement CoachCopro, nous estimons à 1500 le parc total de copropriétés chauffées au fioul, soit l’équivalent d’environ 45 500 logements. Il faut noter que ce parc se trouve principalement à l’ouest de la capitale, dans les 15ème, 16ème et 17ème arrondissements ».

 

Pouvez-vous résumer les grands axes de votre plan d’actions ?

 

« L’objectif est clair : adieu au fioul. Pour y parvenir, nous proposons un package complet en 5 étapes. Deux d’entre elles ont déjà été réalisées pour notre étude, à savoir le repérage des copropriétés concernées et le démarchage à partir d’un questionnaire adressé aux syndics. Aujourd’hui, il nous faut encore accompagner les demandes grâce à notre dispositif CoachCopro. Ensuite, il convient de les mettre en relation avec les professionnels du marché de la rénovation énergétique, en particulier pour passer à la transition sur ces chaudières. Enfin, nous organisons des ateliers spécifiques pour les propriétaires pour leur expliquer le fonctionnement, les offres, etc. C’est un package complet. L’objectif consiste à atteindre en moyenne 30 à 60% d’économies d’énergie ».

 

Comment les syndics accueillent-ils ce plan d’actions ?

 

« De manière positive. Ces sujets sont l’occasion d’engager une réflexion plus globale sur la rénovation de la copropriété. Cette démarche devrait en plus être boostée par une nouvelle aide pour les copropriétaires qui vient d’être décidée au Conseil de Paris du mois d’avril de 5000 euros pour financer les audits globaux ».

 

Estimez-vous que les syndics de copropriété soient suffisamment sensibilisés aux travaux de rénovation énergétique ?

 

« Sensibilisés, ils le sont à différents niveaux, parce que les grandes structures de syndics ont mis en place des engagements sur la rénovation énergétique en copropriétés. Sensibilisés, ils le sont aussi parce que le sujet commence à prendre une place importante. Mais de la sensibilisation à l’action et à la formation, il reste du travail. Et c’est que nous faisons auprès des syndics depuis notre création en 2011. Il faut bien être conscient que les syndics n’ont pas vocation à devenir experts de la rénovation énergétique : ils ont besoin de comprendre comment ça fonctionne, où sont les financements, quelle est la démarche, quels sont les points d’alerte à avoir pour monter un projet et ensuite assurer le suivi et la gestion de ces projets. A travers notre plateforme d’accompagnement CoachCopro, nous leur donnons des outils pour leur faciliter le travail et ne pas leur faire perdre de temps. Cette démarche s’étend aujourd’hui sur la Métropole du Grand Paris, avec environ 70% du territoire de la métropole couvert. Elle est également déployée avec d’autres agences de l’énergie sur 22 territoires en France, notamment Toulouse, Marseille, Nantes, Bordeaux, la région Grand-Est et une partie de la région Rhône-Alpes, Bordeaux ».

 

Quel rôle peut jouer le gaz dans l’accompagnement de la transition énergétique ?

 

« Grâce à nos travaux et à nos audits énergétiques et architecturaux, les copropriétaires et leurs syndics ont les moyens de choisir l’énergie la plus appropriée à leur cas. Il est indispensable de bien faire l’étude en amont pour voir quelles sont les opportunités et de discuter avec les fournisseurs d’énergie pour trouver la meilleure solution. Nous ne sommes pas prescripteurs d’une solution pour un syndic mais nous sommes prescripteurs d’une méthode qui va leur permettre de trouver la meilleure solution. Le gaz constitue l’une des deux idées les plus évidentes avec les scénarios de GRDF de basculement du réseau vers du biogaz ».



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