Notre métier d’AMO consiste à faire de la pédagogie pour rendre désirable une rénovation globale qui ne l’était pas.
 

Une rénovation globale des trois bâtiments

A la résidence Les Violettes de Pessac, en Gironde, les copropriétaires des 40 logements réfléchissaient depuis plusieurs mois à s’engager dans une rénovation globale des trois bâtiments. Le sujet faisait son chemin mais a soudain achoppé sur le poste « remplacement des chaudières individuelles». « Il faut dire que ce type de lot comprend une complexité toute particulière parce qu’il s’agit d’une décision privative prise par chaque copropriétaire, dans le cadre de décisions communes puisqu’il est nécessaire de modifier le conduit d’évacuation », souligne Philippe Gaudin, fondateur et dirigeant du Groupe Helagis, société d’assistance à maitrise d'ouvrage (AMO), qui intervient sur la rénovation globale de cette résidence.

Majoritairement opposés à l’idée au début de la discussion, les copropriétaires refusaient par exemple que des travaux aient lieu chez eux, que leur cuisine soit endommagée, ou encore de remplacer leur chaudière parfois très récente. « Notre métier d’AMO consiste précisément à faire de la pédagogie pour rendre finalement désirable une rénovation globale qui ne l’était pas au départ », reprend Philippe Gaudin. « Cette démarche, qui consiste véritablement à accompagner le syndic et les copropriétaires, dure entre 12 et 18 mois selon les copropriétés : un temps incompressible qui comprend en tout six étapes clairement identifiées par Helagis.

Optimiser les aides financières

Chaque étape combine des prestations de communication et d’ingénierie, qui peuvent se résumer ainsi :

• il s’agit d’abord de convaincre le conseil syndical,
• puis d’informer les copropriétaires pour leur faire prendre conscience progressivement de l’intérêt de la rénovation,
• d’identifier les meilleures solutions de financement
• d’aider les copropriétaires et le syndic à choisir le bon maître d’œuvre,
• de superviser les aspects techniques du projet, et
• enfin orienter les choix pour optimiser les aides financières.

« Sur ce dernier point, il est entendu que c’est l’AMO qui fait toutes les démarches, prépare les dossiers et va chercher les aides », précise Philippe Gaudin. Il ajoute que l’installation de nouvelles chaudières THPE, en plus d’améliorer sensiblement la performance énergétique des logements, permet de prétendre au niveau local à des aides supplémentaires à celles consenties à l’échelon national. « C’est notamment le cas dans les communes faisant partie de Bordeaux Métropole comme Pessac, dès lors que la rénovation atteint le niveau BBC Rénovation : pour la résidence Les Violettes, nous prévoyons un gain énergétique de 60% et allons donc faire bénéficier les copropriétaires de cette aide», signale-t-il.

Seuls les AMO permettent de toucher Maprimrénov' copropriétés

Notons que, depuis 2021, seuls les AMO sont en mesure de faire bénéficier les copropriétaires de Maprimrénov' copropriétés, qui peut financer jusqu’à 25% du montant de la rénovation globale dès lors que les gains énergétiques après travaux se révèlent supérieurs à 35% par rapport à la situation antérieure. Au passage, c’est ce même dispositif qui prend en charge 30% de la prestation de l’AMO. En somme, si le recours à un AMO par un syndic et le syndicat des Copropriétaires n’est donc pas obligatoire, il est tout de même dommage de se priver d’une aide publique aussi substantielle. D’autant que la majeure partie des copropriétés confrontées aujourd’hui à des projets de rénovation vont enregistrer d’importants gains énergétiques. « Nous sommes encore perçus parfois comme un poil à gratter pour les syndics et les maitres d’œuvres mais nous jouons un rôle essentiel d’aide et d’accompagnement avec une vision globale des sujets dans ces travaux de rénovation qui font intervenir plusieurs entreprises et comprennent plusieurs lots », insiste Philippe Gaudin. Pourles syndics de copropriété, il s’agit sans doute là d’un des plus importants changements de culture et d’habitude auxquels ils se voient confrontés.