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07.07.2020 - 12H49

Bien estimer les besoins pour dimensionner l’installation

Après les trop nombreuses pannes de l’installation solaire thermique destinée à préchauffer l’eau chaude sanitaire de la résidence Les Veloutiers à Chaponost, l’Opac du Rhône a choisi de revoir le système. Et depuis, tout fonctionne parfaitement. Voici pourquoi.


C’est une résidence originale que gère depuis fin 2012 l’Opac du Rhône à Chaponost, petite commune au sud-ouest immédiat de Lyon. En effet, parmi les 62 logements de la résidence Les Veloutiers, 21 sont réservés et adaptés aux personnes âgées autonomes, dans un objectif de mixité intergénérationnelle. Conçue avec des objectifs de performance énergétique déjà ambitieux pour l’époque, cette résidence a été équipée dès l’origine d’une chaudière collective au gaz naturel à condensation de 80 kW associée à une installation solaire thermique pour préchauffer l’eau chaude sanitaire. Parfait sur le papier, ce dispositif n’a pourtant pas donné satisfaction. « Pendant plusieurs années, nous avons eu des problèmes récurrents avec les pompes de l’installation solaire, qui tombaient en panne à raison de deux fois par an en moyenne », témoigne Anthony Alamelou, chargé d’opération au sein du bailleur social. « Nous avons décidé en 2018 de revoir le système dans son intégralité pour le rendre plus fiable : en réalité, le prestataire contacté identifie un surdimensionnement, soit parce que l’installation était trop importante par rapport à l’ensoleillement réel, soit parce les locataires avaient moins besoin d’eau chaude que la moyenne ».

 

 

Un suivi mensuel de l’installation pour 100 euros par an

Toujours est-il que 5000 euros ont été investis dans un système de maintien de pression, somme à laquelle s’ajoute le coût du suivi mensuel, confié à la Plateforme Formation & Evaluation de l’INES (Institut National de l’Energie Solaire), moyennant 100 euros par an. « Nous contrôlons le bon fonctionnement du système dans la durée, en comparant mensuellement la production solaire réelle, mesurée, à la production solaire théorique, recalculée dans les conditions réelles d’usage en prenant en compte l’ensoleillement et les consommations d’eau chaude, et alertons en cas de dysfonctionnement. Les actions de maintenance peuvent ainsi être optimisées car ajustées aux résultats du suivi », détaille Guillaume Pradier, expert solaire thermique au sein de l’INES. Résultat, depuis l’année dernière, tout se déroule à merveille et la pompe n’a pas été changée. Sur l’année 2019, la production solaire de 18500 kWh correspond à un taux de couverture de 41% des besoins énergétiques nécessaires au réchauffage de l’eau. « Un exemple parmi de nombreux autres qui montre qu’un système simple est vraiment à recommander, aussi bien pour sa fiabilité que pour sa durée de vie », lance Anthony Alamelou, précisant par ailleurs : « il vaut mieux un système solaire thermique sous-dimensionné que le contraire ». Un point de vue partagé par l’expert de l’INES, qui rappelle, à toutes fins utiles, que « l’un des points clés d’une installation solaire thermique consiste à estimer au plus juste les besoins en eau chaude sanitaire ». Un conseil à suivre à la lettre.