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13.03.2020 - 16H06

Rénovation des chaudières individuelles : défi relevé pour la copropriété des Lilattes

Lorsque les chaudières individuelles à basse température de cette copropriété de l’Isère ont commencé à montrer des signes de vieillissement entraînant une hausse des coûts de maintenance, le syndic a sensibilisé les 32 copropriétaires à l’installation de chaudières à condensation. Ce qui imposait également d’effectuer des travaux sur les conduits collectifs… Retour sur place.

C’est une copropriété bien placée à proximité du centre-ville de Bourgoin-Jallieu, qui bénéficie d’ailleurs d’une superbe vue sur cette ville de l’Isère. Construite en 1998, donc relativement récente, cette résidence composée de trois bâtiments sur cinq étages doit son nom au Parc des Lilattes, situé à deux pas. Autant dire que, vue de la rue, rien ne semblait devoir troubler la quiétude de l’endroit. Et pourtant… « A partir de 2016, nous avons été appelés de plus en plus souvent pour des pannes à répétition sur les chaudières individuelles à basse température », se souvient Roland Bouquet, le gérant d’Atout Gaz, l’entreprise de maintenance en contrat avec la résidence Les Lilattes.

 

De nouveaux conduits pour les nouvelles chaudières

« Très vite, nous nous rendons compte que nous sommes confrontés à un problème de taille », ajoute Samir Hassani, gestionnaire de copropriété au sein de la Régie Valexim by Bochard, en charge de la résidence. « Depuis la fin 2015, les pouvoirs publics ont en effet interdit la commercialisation de ce type de chaudières, en raison de leurs mauvaises performances. Résultat, trois solutions s’offrent à nous : soit des chaudières ventouse avec une extraction en façade, ce qui est franchement inesthétique, soit des chaudières électriques mais au rendement moins performant. La dernière solution, qui s’est imposée, nous a conduit à choisir des chaudières à condensation. » Une issue simple, en apparence. Mais bien plus complexe, en réalité. Car, en plus de l’acquisition de nouvelles chaudières par tous les copropriétaires, il devenait alors indispensable d’effectuer des travaux sur les conduits collectifs. « Les conduits à tirage naturel des chaudières initiales à basse température sont composés d’acier galvanisé, or ceux-ci ne résistent pas aux condensats plus corrosifs des chaudières à condensation, qui peuvent percer l’acier et envoyer du monoxyde de carbone dans les gaines techniques », souligne Roland Bouquet.

 

Une première en matière de rénovation énergétique

Après plusieurs réunions de sensibilisation menées par la société Atout Gaz, favorisées par le syndic, une première assemblée générale des copropriétaires parvient à mettre tout le monde d’accord sur un changement collectif de chaudières à la fin 2016. Et il s’agit là d’une opération exemplaire ! Car la copropriété des Lilattes est l’une des premières à s’engager ainsi collectivement dans une telle rénovation énergétique. Concrètement, le processus complet aura mis deux ans, en raison de travaux de plâtrerie et de peintures qui vont s’ajouter au devis et allonger la durée du chantier initialement prévue. Toutefois, le temps d’intervention dans chaque logement est resté limité. Le coût global de l’opération s’élève à 56 000 €. « Au-delà des prix négociés pour l’achat groupé des chaudières, chaque copropriétaire a évidemment bénéficié, à titre individuel, des Certificats d’Économie d’Énergie, de crédits d’impôts et d’une aide exceptionnelle de la part de GRDF en raison du caractère exemplaire et précurseur », note Samir Hassani.

 

Des aides plus substantielles aujourd’hui

Aujourd’hui, une telle opération pourrait en plus prétendre aux nouveaux dispositifs en vigueur, comme les « Coups de pouce chauffage et conduits d’évacuation » et MaPrimeRenov’ pour les ménages modestes et très modestes. « Finalement, sur la mise en œuvre, tout s’est très bien passé, et si c’était à refaire, je le ferais avec beaucoup moins d’appréhension », avoue aujourd’hui le représentant du syndic. Il est vrai que les travaux ont été organisés en trois semaines, avec une semaine par bâtiment, hors période de chauffe. « Les habitants ont pu rester dans leur logement, indique encore le gérant d’Atout Gaz. Ils ont constaté ensuite de vraies réductions de leurs factures de gaz et une augmentation du confort ». Sans oublier que chaque logement a en plus amélioré son étiquette énergétique, voyant par la même occasion augmentée sa valeur patrimoniale.

 

Les 6 étapes de la rénovation aux Lilattes